Bien souvent la syllogomanie est confondue avec un autre trouble du comportement : le syndrome de Diogène. En réalité, ce sont là deux troubles comportementaux différents. Les patients atteints du syndrome de Diogène ont certes un comportement d’accumulation pathologique mais plusieurs facteurs viennent s’ajouter : une hygiène corporelle souvent délaissée, un isolement social fort et une indifférence totale face à leurs conditions de vie. Ce n’est pas le cas des syllogomanes, dont le collectionnisme s’approche plus des TOC. Les personnes atteintes du syndrome de Diogène apparaissent alors plutôt comme un sous-groupe spécifique de patients qui ont un comportement syllogomaniaque.
La syllogomanie est caractérisée par certains symptômes spécifiques à cette pathologie. Peu connu, ce trouble psychique consiste à accumuler des objets, sans pour autant les utiliser. Les personnes dans cette situation ont tendance à ne pas arriver à se séparer de ces objets accumulés. La syllogomanie présente ainsi différents symptômes que l’on peut rapidement reconnaître :
- L’accumulation d’objets, inutiles, sans valeur.
- Le besoin de conserver ces objets.
- L’impossibilité d’effectuer un tri.
- Troubles présents depuis au moins six mois.
- Aucune maladie mentale détectée.
- La souffrance est liée à l’éventuelle séparation de ces objets.
- Les objets finissent par envahir totalement l’espace de vie, compromettant l’hygiène.
- Cette accumulation met en danger la vie de la personne concernée (incendies, nuisibles etc).
La syllogomanie se distingue du syndrome de Diogène en plusieurs points, mais malheureusement, l’erreur est souvent commise de confondre ces deux troubles du comportement. La syllogomanie, qui peut également être appelée « collectionnisme », se caractérise par une volonté de l’individu touché d’accumuler excessivement voire compulsivement de nombreux objets, sans avoir à les utiliser après. Le syllogomane (personne affectée par la syllogomanie) en arrive donc à vivre dans un environnement encombré au point de voir ses déplacements en être limités. Pour de nombreux spécialistes, le syndrome de Diogène serait donc un cas tout à fait particulier de syllogomanie.
La réponse ne peut pas être véritablement précise. En effet, les causes de cette pathologie restent encore inconnues, mais certaines hypothèses ont été établies. Généralement, la syllogomanie peut apparaître après la perte d’un être cher. Cette perte peut être un décès, mais également un divorce, une déception amoureuse etc. Cette perte va alors créer un manque affectif dans la vie de la personne en question. Cette dernière va alors tenter de combler cette carence affective par l’accumulation d’objets dans son lieu de vie. Lorsque tous ces objets sont présents, cela va alors rassurer la personne souffrant de syllogomanie. Finalement, ils cherchent à combler ce manque par les objets, tout en s’isolant du reste du monde. C’est un cas paradoxal.
Deuxièmement, la syllogomanie peut être une conséquence du syndrome de Diogène. En effet, les patients atteints de cette maladie ont tendance à négliger leurs conditions de vie. Ils vont alors s’enfermer dans leur bulle, à leur domicile, et vivre dans des conditions totalement insalubres. Le syndrome de Diogène est une syllogomanie extrêmement poussée. De nombreux patients mettent fréquemment leur vie en danger en étant atteints du syndrome de Diogène.
Les conséquences d’une syllogomanie peuvent être diverses. Tout d’abord, la syllogomanie apporte de lourdes conséquences socio-familiales. La personne victime de cette maladie, aura tendance à s’isoler des autres. Soit par honte ou par peur du jugement des autres, l’individu se repliera alors sur lui-même et deviendra complètement solitaire. Les personnes atteintes de syllogomanie ne vont pas uniquement s’isoler de leur environnement familial, mais également professionnel. Il n’est pas rare de voir des patients ayant perdu leur emploi, à cause de cette maladie. Finalement, ce trouble psychique isole du monde extérieur.
Deuxièmement, la syllogomanie implique de lourdes conséquences matérielles. En effet, des incendies peuvent avoir lieu fréquemment à cause du manque d’entretien des appareils électroménagers. L’insalubrité du logement apporte son lot de nuisibles, ainsi que de drôles d’odeurs. Pour finir, la syllogomanie comporte de graves conséquences psychiques. Une dépression peut apparaître lorsque l’individu prend conscience de sa façon de vivre et de l’insalubrité qui l’entoure. Un sentiment de honte peut alors envahir l’individu, qui n’osera pas en parler à une personne compétente pouvant l’aider. Cette dépression peut alors persister et s’aggraver, sans ne jamais être traitée. Suite à cela, la dépression peut être prise à temps et la personne peut alors bénéficier d’une hospitalisation, mais dans certains cas il est bien trop tard.
La syllogomanie est une véritable maladie, ne devant pas être prise à la légère. Les conséquences peuvent être lourdes sur différents aspects.
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Le traitement de la syllogomanie va varier en fonction de la cause. La demande de prise en charge de la personne est souvent faite par un proche ou un ami car la personne en question est soit dans le déni total soit totalement honteux. La première chose à faire est de consulter un médecin généraliste ou éventuellement un psychiatre, en fonction de ce que la personne préfère. Des visites à domicile peuvent être organisées pour voir l’ampleur des dégâts. Un traitement adapté sera alors ensuite prescrit en fonction de l’évolution de la maladie.
Si la cause de la syllogomanie est le syndrome de Diogène, la prise en charge s’effectuera directement en unité psychiatrique. Si la syllogomanie n’émane pas de cette pathologie, il est possible d’éviter l’hospitalisation, en fonction de l’état de la personne.
Tout d’abord, il est nécessaire que l’individu prenne conscience de son handicap, ainsi que de son comportement au quotidien. L’individu en question doit avoir envie de changer car si ce n’est pas le cas, la thérapie sera un véritable échec. Une psychothérapie peut ensuite être mise en place. Elle aura alors pour but de redonner confiance en soi à l’individu concerné et lui réapprendre à vivre normalement, tout en se débarrassant de ses troubles comportementaux. Pour finir, un traitement médical peut aussi être mis en place comprenant des antidépresseurs, notamment lorsque cette syllogomanie est une conséquence d’une dépression peu sévère, pouvant être traitée grâce à un traitement médical.
Pour conclure, la syllogomanie est une véritable maladie qui ne doit pas être prise à la légère. Il existe de nombreux cas isolés à Allier – Moulins, qui n’osent pas avouer qu’ils ont véritablement besoin d’aide.